Description du monde : des expositions, un site, un projet

Le projet

Le projet Description du monde est né à l’occasion d’une installation collective qui a été présenté au Centre Culturel Antonicelli à Turin du 21 mars au 21 juillet 2015. L’organisation de l’exposition a été accompagné de la réalisation d’un site qui a le même nom, et d’un projet qui vise à regrouper autour de la notion de description du monde auteurs de différents pays et qui expérimentent formes littéraires et artistiques différentes. Cette notion implique aussi un questionnement général sur les matériaux extralittéraires et extra-artistiques (les documents) qui contribuent à la description du monde et qui peuvent nourrir à divers titres l’invention ou l’expression littéraire ou artistique. Le lien important entre descriptions et matériaux était déjà visé par la célèbre constatation de Wittgenstein (dans le Tractatus logico-philosophicus) selon laquelle toute description du monde (toute image du monde) est aussi un événement du monde. Le monde, alors, doit aussi être considéré comme un immense dépôt de descriptions du monde.

L’exposition

L’idée de départ était de demander à un certain nombre d’écrivains – pour la plupart des poètes – de contribuer à « la description du monde » avec trois typologies de document qui appartiennent à des techniques « analogiques » : une page originale d’un livre imprimé, une photo réalisée sur pellicule avec une caméra analogique et une feuille avec un texte écrit à la main (ou tapé à la machine) ou un dessin. Chaque document était considéré comme une description spécifique du monde. A ces documents bidimensionnels sont venu s’ajouter par la suite des objets-descriptions (documents tridimensionnels) et des documents audio, qui renvoient à la technique radiophonique de description du monde.

Une fois conçu le projet, j’ai proposé à quatre artistes italiens (Vittorio Passaro, Gianluca Codeghini, Lorenzo Casali e Micol Roubini) de préparer avec moi l’exposition. L’objectif était de présenter une installation d’objets, d’images, de textes et de sons, qui soit d’abord perceptible comme un tout, comme un ensemble structuré. Par conséquence, ce montage de matériaux ne permettait pas la reconnaissance immédiate du nom et de la signature des auteurs qui les avaient envoyés. Cependant, je concevais en même temps le site Descriptions du monde, pour qu’il puisse conserver l’image ou le fichier audio des tous les matériaux présents à l’exposition et catalogués, cette fois-ci, selon les noms des auteurs.

Le site

Le site doit être lui-même considéré comme une installation collective d’images, sons et textes en évolution permanente. Il s’articule à trois niveaux. Il y a les contributions à l’exposition, à savoir l’archive de tous les auteurs et de tous les documents qui ont été présenté au cours de l’exposition. Il y a ensuite les contributions au site. Ici des auteurs sont invités à présenter des contributions ponctuelles . Toutes les formes sont bienvenues. Il y a cependant un questionnement qui délimite cette ouverture d’horizon. Quelles sont les matériaux (les langages, les images, les sons) qui nourrissent nos dispositifs de description du monde ? Ou encore, quelles sont les descriptions du monde qui nourrissent nos dispositifs d’invention du monde ? Le troisième niveau, enfin, s’intitule répertoires et concerne soit le travail de documentation autour du projet soit le travail de réflexion théorique et critique autour des différents concepts, œuvres et pratiques qui émergent à travers notre parcours de recherche.