John James Audubon ° 1

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di John James Audubon

A quoi il faut ajouter huit bisons au fil de l’eau, une antilope et un cerf. Quelle hécatombe doivent entrainer ces crues subites ! La raison de leur noyade en si grand nombre n’étonnerait probablement pas celui qui connait leurs mœurs mais pour celui qui les ignore, il peut être bon de les rappeler. A quelques centaines de miles en amont, la rivière s’encaisse entre des hautes falaises dont beaucoup se dressent presque à pic et sont donc extrêmement difficiles à escalader. Quand les bisons ont sauté dans l’eau ou sont tombés de l’une ou de l’autre rive, ils traversent facilement la rivière à la nage mais quand elles atteignent le pied de ces véritables murailles, les malheureuses bêtes s’épuisent en vains essais d’y grimper jusqu’à ce qu’elles rendent l’âme et se trouvent entrainées par les courants boueux. On a même vus les cadavres à Saint Louis, gonflés et putréfiés. Le plus extraordinaire dans cette histoire de bisons noyés c’est que les Indiens les guettent constamment sur les rives, et que quel que soit l’état de décomposition de la chair (à condition que la bosse contienne de la graisse) ils nagent jusqu’aux cadavres, les hissent sur la berge et les taillent en pièces. Après quoi ils font cuire et mangent cette chaire abominable et ce jusqu’à la moelle des os. Dans certains cas, le degré de pourriture était à ce point avancé que le pelage s’en était allé !

Journal du Missouri, 1843

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Voce: Mylène Sarant

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Immagine: Andrea Inglese